Un Noël très religieux !
C’était l’hiver…
La neige recouvrait tout de son manteau immaculé…
La nuit était claire, pure, silencieuse, pacifiée…
Des milliers d’étoiles comme autant de petites lucioles animaient le ciel bleu marine…
Une étoile, moins timide sans doute que les autres, s’était approchait d’un village. Elle restait là, au-dessus d’une petite colline creusée d’une grotte…
Une jeune maman venait de mettre au monde un bébé qu’elle déposa dans une mangeoire, entre un âne et un bœuf qui le réchauffaient de leur souffle. Le papa regardait son épouse et son fils, attendri… et fier…
Au loin, on entendit tout à coup sonner une volée de cloches. Il était minuit… Joseph et Marie étaient heureux, leur petit garçon, Jésus, venait de naître.
Des bergers qui gardaient leurs troupeaux de moutons dans la campagne, prévenus par l’Ange du Seigneur de la naissance du Sauveur, se rendirent en hâte vers le lieu indiqué par le Messager céleste. Ils racontèrent aux jeunes parents ce qui s’était passé avec l’Ange. « Quand à Marie, elle conservait avec soins toutes ces choses, les méditant dans son cœur » (Lc 2,19).
Soudain, une multitude d’anges entoura la Crèche et glorifia Dieu par des hymnes sublimes.
Puis se fut au tour des Ordres religieux de venir rendre hommage au Fils de Dieu :
Une colonne de Chartreux1 et de Chartreuses arriva en tout premier à la grotte pour adorer l’Enfant – ils ont l’habitude de se lever en pleine nuit pour chanter les « Matines » –. Ils se prosternèrent de tout leur corps, la tête recouverte de leur grande capuche (pour les Moines), et prièrent en silence devant ce grand Mystère…
Une procession de Bénédictins2 et de Bénédictines en coule noire se présenta ensuite. Ils se mirent à entonner ce magnifique introït grégorien « Dóminus dixit ad me : Fílius meus es tu, ego hódie génui te… » – C’est le chant d’entrée de la Messe de la Nuit de Noël (« Le Seigneur m’a dit : Tu es mon Fils ; moi aujourd’hui je t’ai engendré… ») –. Les anges, pourtant habitués aux mélodies célestes, étaient ébahis devant tant de beauté. Certains même pleurèrent de ravissement !
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Des Cisterciens3 et des Cisterciennes suivirent, plus discrets que les précédents… Enveloppés de leur grande coule blanche, ils chantèrent le fameux et admirable « Salve Regína » (« Nous te saluons, Reine ») en l’honneur de Marie – Cette antienne mariale conclut tous les soirs le dernier Office monastique appelé « Complies » –.
Des Camaldules4 dans leur habit blanc à grande capuche, portant tous une grande barbe, et sortis un à un de leurs ermitages, prirent le relais. Ils cantillèrent des Psaumes « recto tono », c’est-à-dire sur une seule note. Bien que sobre, voire même austère, cette mélodie enchanta Joseph.
Un essaim de Franciscains5 et de Clarisses6 arriva à son tour, en un gentil et joyeux désordre… Ils sont reconnaissables à leur corde à trois nœuds. Plusieurs Frères récitèrent de petits poèmes à Jésus sur la pauvreté de la Crèche, sur cette belle nuit de Noël, sur la neige et les étoiles… D’autres s’adressèrent même aux animaux qui n’en croyaient pas leurs oreilles !
Un groupe de Dominicains7 et de Dominicaines, vêtus de blanc et noir, vint aussi. Devant les yeux émerveillés des Moniales, les Pères rivalisèrent de virtuosité pour prêcher ! C’était à celui qui prononcerait la plus brillante homélie. Avec plus de maestria que les autres, un Père fit une envolée éblouissante sur Dieu devenu un homme dans ce nouveau-né ! Pris dans son élan, il remuait tellement les bras qu’il faillit tomber dans la paille !
Des Camilliens8 et des Camilliennes, en habit noir rehaussé d’une grande croix rouge, s’enquirent de la santé du nouveau-né et de sa maman.
Des Carmes9 et des Carmélites, dans leur bure marron recouverte d’une cape blanche, se mirent en prière en une profonde oraison silencieuse devant l’Enfant-Jésus.
Des Augustiniens10 et des Augustiniennes arrivèrent chacun chacune avec une rose à la main éclose miraculeusement en plein hiver ainsi qu’avec quelques figues qu’ils offrirent à Marie et Joseph.
Quelques Jésuites11 parvinrent aussi à la Crèche. Ils se « chamaillaient » aimablement avec des Salésiens12 et des Oratoriens13 à propos de l’éducation à donner à l’Enfant…
Des Visitandines14 adorèrent le Cœur de Jésus, Source inépuisable de l’Amour, caché dans ce petit corps de bébé.
Des Sœurs de l’Annonciade15, dans leur habit quelque peu bizarre (robe grise, scapulaire rouge, cordon bleu, guimpe blanche et voile noir !) étaient venues. Elles voulaient être « conforme(s) à la vie de la Vierge Marie, pour l'honneur de Dieu et le salut du monde ».
Des Sœurs Missionnaires de la Charité16, dans leur éclatant sari blanc bordé de bleu, aidèrent Marie dans sa tâche de jeune maman.
Un petit groupe d’Oblats de la Vierge Marie17 était là également. Efficaces et discrets, comme à leur habitude, ils annoncèrent avec fougue la joyeuse Naissance de l’Enfant-Dieu !
Les hommes et les femmes appartenant à tous ces Ordres religieux, à toutes ces Congrégations, – tous ne sont pas mentionnés –, ont une manière différente de vivre l’Evangile, mais c’est toujours le même Jésus, né dans une étable de Bethléem, qui anime et fortifie leur vie !
Joyeux Noël !
Noël 2009
Fr. B
Chartreux1 : fondation en 1084 par saint Bruno (1030-1101)
Bénédictins2 : en 529 par saint Benoît (480-547).
Cisterciens3 : en 1098 par saints Robert (1029-111), Albéric (1050-1108) et Etienne Harding († 1134)
Camaldules4 : en 980 par saint Romuald (951-1027)
Franciscains5 : en 1210 par saint François d'Assise (1182-1226)
Clarisses6 : en 1212 par sainte Claire d'Assise (1193-1253).
Dominicains7 : en 1215 par saint Dominique de Guzmán (1170-1221)
Camilliens8 : en 1588 par saint Camille de Lellis (1550-1614)
Carmes9 : au XII° siècle ; réforme par sainte Thérèse d'Avila (1515-1582) et saint Jean de la Croix (1542-1591)
Augustiniens10 : de saint Augustin (354 -430)
Jésuites11 : en 1540 par saint Ignace de Loyola (1491-1556)
Salésiens12 : en 1854 par saint Jean Bosco (1815-1888)
Oratoriens13 : au XVI° siècle par saint Philippe Néri (1515-1594)
Visitandines14 : en 1610 par saint François de Sales (1567-1622) et sainte Jeanne de Chantal (1572-1641)
Sœurs de l’Annonciade15 : en 1501 par sainte Jeanne de France (1464-1505)
Sœurs Missionnaires de la Charité16 : en 1950 par la Bienheureuse Mère Teresa de Calcutta (1910-1997)
Oblats de la Vierge Marie17 : en 1826 par le Vénérable Bruno Lanteri (1759-1830)