« Je ne peux rien dire d'autre que ces paroles :

“Mon Dieu, ta gloire”. »

 

Bienheureuse Maria Gabriella Sagheddu,

Moniale Trappistine,

« La petite Sœur de l’Unité »

        (1914-1939)

 

 

 

 

 

 

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C’est en janvier 1933 que l’abbé Paul Couturier (1881-1953) organisa pour la première fois à Lyon des rencontres au service de l’Unité entre Chrétiens. Actuellement, la « semaine de prière » dure huit jours : traditionnellement, du 18 au 25 janvier.

 

Seigneur Jésus, à la veille de mourir pour nous, tu as prié pour que tous tes disciples soient parfaitement un, comme toi en ton Père et ton Père en toi. Fais-nous donc ressentir jusqu’à la douleur l’infidélité de notre désunion. Donne-nous la loyauté de reconnaître et le courage de rejeter. Ce qui se cache en nous d’indifférence, de méfiance, et même d’hostilité mutuelles. Accorde-nous de nous rencontrer en toi, afin que monte incessamment de nos âmes et de nos lèvres, la prière pour l’unité des chrétiens, telle que tu la veux, par les moyens que tu veux. En toi, qui es la Charité parfaite, fais-nous trouver la voie qui conduit à l’unité dans l’obéissance à ton amour et à ta vérité.

(Prière de l’abbé Paul Couturier)

 

 

 

C’est dans cet esprit que je vous propose de faire connaissance avec la Bienheureuse Maria Gabriella Sagheddu.

En effet, elle a donné sa vie pour l’Unité des Chrétiens.

C’est pour cela qu’elle a été béatifiée par le Pape Jean-Paul II le 25 janvier 1983 dans la Basilique de Saint-Paul-hors-les-Murs à Rome.

C'était 44 ans après la mort de la Moniale, en la fête de la Conversion de saint Paul, jour où se terminait la semaine de prière pour l'unité des chrétiens.

 

 

« Prier pour l'unité n'est pas réservé à ceux qui vivent dans un milieu où les chrétiens sont divisés. Du dialogue intime et personnel que chacun de nous doit entretenir avec le Seigneur par la prière, la préoccupation de l'unité ne peut être exclue. C'est seulement de cette manière, en effet, qu'elle fera pleinement et réellement partie de notre vie et des devoirs qui nous reviennent dans l'Église. Pour réaffirmer cette nécessité, j'ai voulu proposer aux fidèles de l'Église catholique un modèle qui me paraît exemplaire, celui d'une sœur trappistine, Maria Gabriella de l'Unité, que j'ai proclamée bienheureuse le 25 janvier 1983. Sœur Maria Gabriella, appelée par sa vocation à être en dehors du monde, a consacré son existence à la méditation et à la prière centrées sur le chapitre 17 de l'Evangile selon saint Jean et elle a offert sa vie pour l'unité des chrétiens. Voilà ce qui est au centre de toute prière : l'offrande totale et sans réserve de la vie au Père, par le Fils, dans l'Esprit Saint. L'exemple de sœur Maria Gabriella nous instruit, il nous fait comprendre qu'il n'y a pas de moments, de situations ou de lieux particuliers pour prier pour l'unité. La prière du Christ au Père est un modèle pour tous, toujours et en tout lieu. »

(Vénérable Jean Paul II, Lettre Encyclique Ut unum sint, 1995, n°27).

 

 

 

 

 

Maria Gabriella Sagheddu

 

 

 

 

 Enfance et adolescence                                        www.cistercensi.info/.../ geografico.asp?lin=it

 

Maria Sagheddu est née en 1914 à Dorgali, en Sardaigne, dans une famille de bergers. Les témoins de son enfance et de son adolescence nous la présentent avec un caractère obstiné, critique, contestataire, rebelle, mais en même temps dotée d'un sens profond du devoir, de la fidélité, de l'obéissance, une obéissance aux aspects contradictoires :

« Elle obéissait en ronchonnant, mais elle était docile. Elle répondait “Non !”, mais elle se mettait tout de suite à la besogne. »

 

Même si sa mère, Catherine, priait avec ferveur et fidélité le Rosaire – le culte marial étant particulièrement développé dans toute la Sardaigne – , la jeune Maria semblait préférer, elle, la lecture profane, au chapelet. Pourtant dès sa naissance, la main de Marie et la figure du Christ semblèrent reposer sur cette enfant. En effet, baptisée sous le nom de Marie, sa famille décida de la fêter le 2 février, fête de la Purification de Marie et de la Présentation de Jésus au Temple. La Vierge Marie est comme le chemin qui la conduira au Christ Eucharistique.

 

 

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Autour d'elle, tous furent frappés de la voir se transformer vers l'âge de dix-huit ans. Peu à peu, elle s'adoucit, ses accès de colère disparurent, elle devint méditative, austère, patiente et réservée. On la vit s’adonner plus à la prière. Elle était plus appliquée à la charité. Elle demanda aussi son inscription à l'Action Catholique. A partir de ce moment, elle se voulut résolument attentive aux inspirations du Seigneur afin d’accomplir sa volonté.

 

Rencontrer le Christ, l’accepter dans sa vie, on n’en reste pas « indemne » ! Cela a des conséquences sur notre propre existence ! Des comportements changent, comme ceux de Maria Sagheddu. On devient, « normalement », plus humble, plus doux, plus miséricordieux, plus joyeux, plus vrai, plus détaché des choses de ce monde, plus pacifié, plus compréhensif et compatissant à la peine des autres… jusqu’au jour où l’on pourra dire avec l’Apôtre Paul :

« Ce n'est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi. Ma vie présente dans la chair, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et s'est livré pour moi. » Ga 2,20-21)

Le saint Abbé cistercien Bernard de Clairvaux (1091-1153) – Maria rentrera dans l’Ordre des Cisterciens de la Stricte Observance (Trappistes et Trappistines) – écrivait :

« Le serviteur de Dieu doit vivre de telle manière qu’à partir de l’homme extérieur, dont on voit la conduite, on puisse se faire une idée de l’homme intérieur. »

 

 

 

 

 « Pourquoi pas moi ? »

 

Maria avait lu que certaines jeunes filles quittaient le monde pour le cloître.

Elle se dit :

« Pourquoi pas moi ? »

 

Pendant deux ans, elle réfléchit beaucoup. Elle refusa même des demandes en mariage.

 

Enfin, en 1935, elle s'ouvrit de son souhait de vie religieuse au vicaire, Don Basilio Meloni. Avant de partir pour une autre paroisse, le prêtre lui demanda où elle voulait être Religieuse.

« Envoyez-moi où vous voudrez », répondit-elle.

Son désir était d'être au Seigneur, peu importe le lieu.

« Quand elle prit la décision de se consacrer à Dieu, ce fut d'une piété sincère, ferme, orientée vers l'Eucharistie et la Madone », témoigna Don Meloni.

Le prêtre l'orienta vers la Trappe de Grottaferrata. Mise au courant, sa mère accepta, tout en reprochant à sa fille de n'en avoir rien dit plus tôt.

 

 

 

 

Au Monastère

 

Maria entra donc à l’Abbaye de Grottaferrata dans la région de Rome.

 

Là, vivait une communauté sans grands moyens financiers, dirigée alors par Mère Maria Pia Gullini (1892-1959). Cette dernière fut Abbesse de 1931 à 1940 et de 1946 à 1951. Gouvernant la communauté avec intelligence et discernement, elle lui ouvrit des horizons de vie spirituelle centrée sur l'Eucharistie, toujours plus vastes, plus attirants. Vivant elle même, avec une ardeur toute prophétique, la cause de l'unité des chrétiens, elle sut communiquer à la communauté son idéal œcuménique. Elle guidera et soutiendra Sœur Marie-Gabriella dans sa marche vers le sacrifice.

 

 

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Mère Maria Pia Gullini

www.mariagabriella.org/

 

 

 

En découvrant le monastère, Maria trouva un monde nouveau qui l'impressionna fortement.

Elle écrivit à sa mère :

« Quand, au parloir, la grille s'ouvrit et que je vis des choses nouvelles et entendis des paroles inaccoutumées, il me sembla que le paradis s'ouvrait... Si vous entendiez chanter les sœurs, vous croiriez entendre les anges. »

 

Elle vécut son noviciat dans la crainte d'être renvoyée, mais, après la Profession monastique, elle en vint à bout et connut un abandon paisible et confiant. A partir de ce moment, elle vécut avec le désir de s'offrir totalement :

« Maintenant, c'est à toi d'agir », disait-elle simplement.

 

Elle se voulait servante et rien que servante, dans une perpétuelle action de grâce. Alors, recevoir le nom de « Maria Gabriella » lors de sa prise d'habit fut pour elle une grande joie et comme un appel à s'attacher à ce « oui » de Marie à l'Archange Gabriel.

Elle confiera à sa Mère Abbesse :

« J'ai toujours eu une grande dévotion pour l'“Ecce ancilla Domini”“Voici la servante du Seigneur”. »

 

Sa courte vie monastique (trois ans et demi) se déroulera avec comme seule préoccupation le renoncement total à elle-même chaque jour, pour suivre le Christ dans son obéissance au Père jusqu'à la mort.

 

A son sujet, les souvenirs des Religieuses sont simples et évocateurs : sa promptitude à se reconnaître coupable, à demander pardon aux autres sans chercher à se justifier, son humilité simple et sincère, sa disponibilité. Elle s'acquittait volontiers de n'importe quel travail, elle était volontaire pour les travaux les plus pénibles sans rien dire à personne.

 

En faisant Profession, elle prit davantage conscience de sa petitesse :

« Ma vie ne vaut rien… Je puis l'offrir en toute tranquillité. »

 

Si, la vie vaut ce que l’on en fait ! De son existence, Maria Gabriella en a fait une vie christique !

 

Pourtant, rien n’était gagné quant à son comportement !

 

Une Sœur écrira :

« Au début de sa vie religieuse, l'impatience, qui était son défaut dominant, n'avait pas disparu. Un jour, ne la vit-on pas s'impatienter contre la Mère Maîtresse parce qu'un couteau lui paraissait trop petit et impropre à éplucher ? Un autre jour, elle frappait à la porte de la Mère Abbesse. Pas de réponse. Elle recommence ; même silence. Et cela six fois de suite. Elle finit par donner un coup de poing dans la porte et s'en alla tout irritée. Elle n'aimait pas perdre son temps ! »

 

Un autre jour, la Sous-Maîtresse lui fit remarquer au réfectoire qu'elle ne mangeait pas assez de pain.

Sa réponse fusa aussitôt :

« Ce n'est pas à vous de me faire cette observation ; je mange ce que je veux, moi ! »

Les deux moniales se séparèrent fâchées...

 

« Mais ces saillies ne font pas oublier les grandes qualités qui constituent le fond de sa nature : une totale droiture, un dévouement inconditionnel, une grande promptitude à s'humilier et à renoncer à ses vues dès qu'elle reconnaît que les autres ont raison. Elle est prête à se rendre partout où elle peut être utile. »

(Dom Antoine Marie Beauchef, Abbé bénédictin)

 

A ce stade de sa vie, Sœur Maria Gabriella peut déjà être pour nous un exemple.

Le Seigneur nous appelle toutes et tous à le suivre, chacun répondant d’une manière différente, avec ses joies et ses peines, ses hauts et ses bas, ses convictions et ses doutes, ses victoires et ses échecs, ses guérisons et ses blessures !

Nous pouvons dire avec elle :

« C'est le Seigneur qui m'a engagée sur cette route, il saura bien me protéger dans le combat. Je confie à sa miséricorde ma fragilité. »

 

Notre Religieuse est bien fille de saint Benoît – les Trappistines vivent sous sa Règle – !

En effet le saint Patriarche écrit dans le Prologue de sa « Règle des Moines » :

« Maintenant, c'est donc à toi que je parle, à toi, c'est-à-dire à tout homme qui renonce à faire sa volonté égoïste et qui prend les armes très fortes et belles de l'obéissance pour combattre sous les ordres du Christ, le vrai Roi, notre Seigneur. »

 

Saint Bernard, grande figure de l’Ordre cistercien, disait :

« La volonté de Dieu se réalise dans les esprits des fidèles quand en eux s’opère une seule et même volonté avec lui. Cet attachement spirituel effectue un seul esprit. »

 

Sœur Maria Gabriella écrira :

« La volonté de Dieu, quelle qu'elle puisse être, c'est là ma joie, mon bonheur, ma paix. Jamais, je ne pourrai remercier suffisamment. Je ne peux rien dire d'autre que ces paroles : “Mon Dieu, ta gloire”. »

 

Jésus, lui, dira à ses disciples :

« Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et de mener son œuvre à bonne fin. » (Jn 4,34)

 

 

 

Le 31 octobre 1937, en la Fête du Christ-Roi, Sœur Maria Gabriella fit ses premiers vœux monastiques pour trois ans.

Elle écrivit à sa mère :

« Maintenant je suis certaine d'habiter pour toujours dans la maison du Seigneur, et à cause de cela, ma joie est immense ».

 

 

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Une piété mariale personnelle et communautaire

 

Deux objets ne quittaient jamais Sœur Maria Gabriella : son Nouveau Testament (avec les pages usées du chapitre 17 de l'Evangile selon Saint Jean, la prière sacerdotale) et son chapelet.

La formation spirituelle qu'elle reçu – propre à la tradition cistercienne et très marquée par saint Bernard de Clairvaux – confirma et consolida une piété mariale toujours liée à la Seigneurie du Christ.

Cette piété mariale profondément biblique relie Marie à toute l'histoire du Salut.

« Marie Mère de Dieu, Marie Reine, Marie avocate, ne sont pas des privilèges personnels, mais les conditions d'un agir nécessaire au salut de tous, subordonnés à Celui de qui vient le salut. Jésus sauve, sa mère intercède. Le « Salve Regina », chanté tous les soirs à la fin de l’Office de Complies dans les Abbayes cisterciennes, met en relief ce rôle de Marie Mère et Reine qui intercède et protège. C'est pour cela que chaque Monastère cistercien est placé sous la protection de Marie en portant le patronyme de Notre Dame. »

 

« Sœur Maria Gabriella a donc pu imprégner sa piété personnelle, d'une mariologie profondément christologique et biblique, exprimée, chantée, dans la digne tradition patristique et de la liturgie, chaque office comportant une antienne à Marie. Dans ce cadre liturgique, sa fidélité à la récitation du Rosaire – les témoignages seront nombreux à rapporter qu'elle ne se séparait jamais de son chapelet – s'insère comme une marque de confiance en l'efficace de l'intercession de Marie auprès de son Fils ; s'abandonner à la bonté du Père, en Christ par Marie. »

 

 

« Salve Regina, Mater misericordiæ… »

« Salut Reine, Mère de miséricorde… »

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Prière pour l’Unité des Chrétiens

 

L’Abbesse du Monastère de Grottaferrata, Mère Maria Pia Gullini, était très sensible au mouvement œcuménique. Elle désirait de tout son cœur le voir encore s'amplifier et elle avait su communiquer à sa Communauté ce qui avait été l'âme de sa vie.

Mère Maria Pia, sur l'invitation de l’abbé Paul Couturier - pour que se réalise « l'Unité des Chrétiens, comme Dieu la veut, par les moyens qu'Il voudra » -, présenta aux Sœurs une demande de prière et d'offrande pour cette grande cause.

Dans un livret pour la Semaine de l’Unité, on y parlait de vies qui avaient été offertes pour l'unité au sein de l'anglicanisme, du protestantisme et du catholicisme.

 

 

 

 

Offrande pour l’Unité des Chrétiens

 

Sœur Maria Gabriella sentit que cet appel la concernait tout particulièrement, qu'il s'agissait d'un appel à offrir sa jeune vie.

Profondément touchée, elle alla s'agenouiller humblement devant son Abbesse pour lui faire cette demande :

« Permettez-moi d'offrir ma vie... »

Surprise, l'Abbesse demanda un délai de réflexion.

Plus tard, la jeune Moniale insista :

« Il me semble que le Seigneur le veut : je m'y sens poussée, même quand je ne veux pas y penser ».

 

Mère Maria Pia lui demanda d'en parler à l'aumônier et celui-ci autorisa cette offrande.

 

Elle ne rédigea pas un acte par écrit, elle s'offrit tout simplement du fond de son cœur. Sœur Maria Gabriella aimait passionnément le Christ : s’il avait offert librement sa vie en sacrifice « afin de rassembler dans l'unité les enfants de Dieu dispersés » (Jn 11,52), elle se sentit appelée à l'accompagner, par amour, dans son immolation.

 

Son cheminement fut rapide, sans hésitation. Préoccupée de demeurer toujours dans l'obéissance, consciente de sa propre fragilité, ne connaissant qu'un seul désir : « la volonté de Dieu, sa gloire », Sœur Maria Gabriella parvint à cette liberté qui la conduisit jusqu'à la conformité avec Jésus qui, « ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu' au bout » (Jn 13,1).

En face de la déchirure du Corps du Christ, elle perçut la nécessité de s'offrir elle-même, une offrande qu'elle sut mener jusqu'à son terme  avec une parfaite constance.

 

L’offrande de Sœur Maria Gabriella, avant qu'elle ne fût consommée, avait été connue chez nos frères Anglicans ; et, depuis, elle a trouvé un large écho dans le cœur de Croyants appartenant à d'autres Confessions chrétiennes.

Au cours des années suivantes, les vocations se sont présentées très nombreuses dans son Monastère : c'est de cette façon bien concrète qu'elle lui a témoigné sa reconnaissance.

 

 

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La maladie

 

Peu après son offrande, Sœur Maria Gabriella ressentit une douleur à l'épaule…

Sa santé se dégrada et après Pâques, on la conduisit à Rome pour des examens médicaux qui révélèrent une tuberculose. La perspective de rester à l'hôpital la fit grandement souffrir.

Elle écrivit à son Abbesse :

« J'ai tant pleuré que je n'en puis plus... Parfois je me demande si le Seigneur ne m'a pas abandonnée. D'autres fois je pense qu'Il éprouve ceux qu'Il aime... Je finis toujours par m'abandonner à la volonté divine ».

Quelques jours plus tard, elle dira :

« Je me suis offerte entièrement à mon Jésus et je ne veux certes pas retirer ma parole. Je suis faible, il est vrai, mais le Seigneur, qui connaît ma fragilité et la cause de ma douleur, me pardonnera, j'en suis convaincue ».

 

Elle fut assaillie de pensées contre ses Supérieures qui lui semblaient manquer de cœur en la laissant à l'hôpital. Mais elle se rendit compte que c'était là aussi une tentation qu'elle s'appliqua à chasser. Au début du mois de mai, elle était « sur la croix » sans autre consolation que de savoir qu'elle souffrait pour accomplir la volonté divine.

 

La Moniale a certainement dû penser à ces paroles de Jésus :

« Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix chaque jour, et qu'il me suive » (Lc 9,23) ;

« Quiconque ne porte pas sa croix et ne vient pas derrière moi ne peut être mon disciple » (Lc 14,27) ;

« Le disciple n'est pas au-dessus du maître ; tout disciple accompli sera comme son maître » (Lc 6,40).

 

Elle a dû également se remémorer ces phrases qu’elle avait dites elle-même :

« Dans la simplicité de mon cœur, c'est avec joie que je t'offre tout, Seigneur » ; 

« J'ai vu en face de moi un grand crucifix, j'ai pensé que mon sacrifice n'était rien comparé au sien » ;

« C'est pleinement que je me suis offerte, et je ne retire rien de la parole que j'ai donnée »

 

Durant toute sa maladie, elle ne cessera de se recommander à Marie. Son chapelet ne la quittait jamais.

 

Quelques jours après son hospitalisation, Sœur Maria Gabriella fut transférée dans un pavillon de cure où les conditions de vie étaient moins pénibles.

Elle demeura cependant consciente de ses faiblesses :

« Depuis longtemps, je me suis aperçue que je n'étais qu'un pygmée dans les voies spirituelles, car je me laisse emporter par tout vent qui souffle... Je voudrais être forte, forte comme l'acier, et je ne suis qu'un brin de paille ».

 

Mais le mal progressait et devant l'impossibilité de l'enrayer, on accorda à la Moniale la permission de retourner terminer ses jours à l’Abbaye.

 

 

www.mariagabriella.org/

 

 

 

 

La mort

 

Un jour, étendue sur son lit et très accablée, Sœur Maria Gabriella dit à Jésus :

« Seigneur Jésus, je T'aime et je voudrais T'aimer beaucoup, T'aimer pour le monde entier »

Au soir du 23 avril 1939, Sœur Maria Gabriella terminait sa longue agonie, dans l'abandon total à la volonté de Dieu. Les cloches sonnaient à toute volée, à la fin des Vêpres du « Dimanche du Bon Pasteur », ce dimanche où l'évangile proclamait :

« J'ai encore d'autres brebis qui ne sont pas de cet enclos ; celles-là aussi, il faut que je les mène ; elles écouteront ma voix ; et il y aura un seul troupeau, un seul pasteur. » (Jn 10,16)

 

 

Et nous, avons-nous le souci de l’Unité des Chrétiens ?

Avons-nous déjà au moins le souci de l’Unité dans l’Eglise catholique ?

Prions-nous avec les mots mêmes de Jésus, comme Sœur Maria Gabriella :

« Je ne prie pas pour eux seulement, mais aussi pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi, afin que tous soient un. Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu'eux aussi soient en nous, afin que le monde croie que tu m'as envoyé » ? (Jn 17-20-21)

 

 

Sœur Maria Gabriella sur son lit de mort

http://www.santiebeati.it/dettaglio/50475

 

 

 

 

La Bienheureuse Maria Gabriella Sagheddu est fêtée le 23 avril, le 22 chez les Bénédictins.

 

Son corps, retrouvé intact lors de la reconnaissance de 1957, repose actuellement dans une chapelle contiguë au Monastère de Notre-Dame de Saint-Joseph à Vitorchiano, où la Communauté de Grottaferrata s'est transférée en 1957.

 

 

Tombeau de la Bienheureuse Maria Gabriella

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Abbaye Notre-Dame de Saint-Joseph, Vitorchiano

www.valserena.it/ avvenimenti_vitorchiano.html

 

 

 

 

 

Prière :

Seigneur notre Dieu, Pasteur éternel, toi qui as inspiré à la Bienheureuse Maria Gabriella le désir d'offrir sa vie pour la cause de l'unité des chrétiens, par son intercession, daigne hâter le jour où tous les disciples de ton Fils pourront se retrouver autour de la table où tu leur partages ta Parole et ton Pain, pour te louer d'un seul cœur et d'une seule voix.

Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

 

 

 

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Frère Bruno

le 13 Novembre 2010,

en la Fête des Saints et Saintes,

Bienheureux et Bienheureuses,

qui ont milité sous la Règle de saint Benoît

32ème Semaine du Temps Ordinaire

 

 

 

 

 

 

 

Annexe 1

 

 

Lettere di Suor Maria Gabriella – Lettres de Sœur Maria Gabriella

 

 

1) Lettera a don Basilio Meloni – 9 giugno 1937

 

Rev. Padre,

 

La Rev. Madre mi ha dato il permesso di scriverle per darle mie notizie... Le mie notizie sono otime e lo stesso spero di Lei. Io godo di buona salute e sono molto felice di trovarmi qui nella casa del Signore.

Se qualche volta mi passa per la mente il pensiero che mi potrebbero rimandare, mi fa tanto orrore che lo fuggo come fuggirei se vedessi un serpente velenoso. Il mio cuore si sente mancare a questo pensiero e sarei più contenta che mi facessero a pezzi che di uscire dal monastero. Il solo mio dispiacere è quello di non sapere amare il Signore come desidero e come dovrei.

Sento che sono molto languida e indifferente eppure il Signore non solo mi sopporta, ma ancora mi ricolma di benefici. Io ho fatto la mia vestizione religiosa il 13 aprile dell'anno scorso. La professione alla quale, con l'aiuto di Dio spero di arrivare, non si può fare prima di finire un anno e mezzo di noviziato.

È veramente una fortuna il vivere in religione poiché non solo si è al sicuro da molte occasioni, ma ancora, se per disgrazia si cade, cento braccia sono pronte a rialzarci. Confesso però di aver avuto una disillusione. Per me entrare in convento e diventare perfetta era la stessa cosa e invece ho dovuto convincermi per l'esperienza che non è cosi.

Per arrivare alla perfezione ho visto che bisogna lavorare e molto, che anche entrando in monastero ho portato con me il mio io e i miei difetti coi quali mi tocca di combattere continuamente. Ma che importa questo? Se la perfezione non costasse non varrebbe niente. Il Signore che mi ha messo su questa strada penserà a soccorrermi nella lotta per conseguire la vittoria. Delle mie superiore sono contentissima e, anzi, le dico che non solo non avrei potuto trovare di meglio, ma neanche desiderare. Rev. Padre mi raccomando a Lei che preghi per me onde possa corrispondere alle grazie del Signore e degnamente pronunziare i santi voti... Io prego sempre per Lei, che le debbo tanta riconoscenza essendosi interessato per me, ma in quel giorno pregherò anche di più e offrirò la mia Comunione alle sue intenzioni. La prego di accettare i miei rispettosi ossequi e di benedirmi.

Devotissima figlia in Cristo.

Suor Gabriella Sagheddu

 

 

 

2) Lettera alla mamma – 31 luglio 1937

 

Carissima mamma,

 

Ho ricevuto la vostra cara lettera scrittami dopo Pasqua. Sono rimasta molto contenta delle notizie che in essa mi avete dato e specialmente del vostro avanzamento spirituale. Sento che voi continuate la comunione quotidiana e che andate alla benedizione tutti i giorni, e anzi vi raccomando, per quanto potete, di non abbandonare queste pratiche, che se anche al momento della preghiera sembra che il Signore faccia il sordo, non mancherà certamente il giorno in cui essa porterà il suo frutto. Certe volte ci sembra che il Signore ci abbandoni e si dimentichi di noi e invece non è altro se non una prova del suo immenso amore per vedere se restiamo fedeli onde ricompensarci più largamente dopo. Mi avete detto che Giovanna ha la volontà più di prima di andare in chiesa, ma che non può frequentare a causa dei bambini. Capisco benissimo come con cinque frugolini non possa fare quel che vuole, perché non si possono abbandonare soli, ma il Signore è tanto buono, che si contenta anche solo della buona volontà quando non possiamo metterla in pratica, per legittimi motivi. Quando può vada, e non trascuri per negligenza, che il Signore non lascerà i suoi sforzi senza ricompensarli. Quando non può offra a Dio il suo desiderio ed Egli, nella sua grande bontà , lo accetterà come se essa andasse realmente e, per supplire a questa deficienza, mandi i figli maggiori, che in questo modo mostrerà loro la giusta via e li allontanerà dai cattivi compagni.

E la mia piccola Caterina che si vergognava a farsi il segno della croce mi dite che ha studiato il catechismo della gara a memoria. Ne sono contenta, ma perché non l'avete preparata per la prima comunione? A 5 anni e mezzo poteva farla benissimo. Vi prego a prepararla almeno per la mia professione che sarà dopo finiti i due anni di noviziato e le direte di sforzarsi di studiare per far piacere alla madrina. Di Salvatore mi avete scritto che non era in paese. Ho aspettato invano la sua risposta e ciò mi ha fatto dispiacere perché credo di indovinare la causa del suo silenzio. Non avrà fatto quel che gli ho detto e perciò non mi ha risposto. Il Signore volesse che io mi sbagli in questo pensiero, ma mi fa dispiacere quando penso che io sono alla Trappa e i miei fratelli, invece di avvicinarsi di più a Dio, sembra che vogliano allontanarsene e credo che il Signore sia di questo poco contento...

Pregate sempre per me che ne ho sempre bisogno ed io pregherà per voi.

Vi saluto tutti nel Cuor di Gesù, mamma, fratelli e sorella. Salutate i parenti...

Vi prego di benedirmi.

Vostra figlia

Suor Maria Gabriella

 

 

 

3) Lettera alla mamma – 21 luglio 1938

 

Carissima mamma,

 

Dall'altro giorno ho ricevuto la vostra cara lettera e sono rimasta contenta delle vostre notizie. Ieri sono arrivati i biscotti che ci avete mandato e ve ne ringrazio tanto, tanto. Li ho assaggiati e ho trovato che hanno lo stesso sapore di quand'ero io a Dorgali e sono tanto buoni. In quanto alla mia salute in questi giorni mi trovo molto meglio. Di tutto sia graziato il Signore. Io sono sempre contenta di fare la volontà di Dio qualunque essa sia e questa è la mia gioia, la mia felicità , la mia pace. La Rev. Madre è tanto buona e non si risparmia nessuna fatica e nessun sacrificio perché possa recarmi sollievo o piacere. Le mie sorelle del noviziato non fanno che pregare perché mi vogliono vedere assolutamente ritornare fra loro.

Oh ! com'è bello vivere nella casa del Signore dove si è come un sol cuore, come un'anima sola.

Ma non voglio con ciò dire che a casa io non abbia sempre goduto la pace e la tranquillità, che anzi, a questo riguardo, posso attestare che la nostra famiglia è stata sempre di modello ai vicini. Io vi ringrazio tanto, madre mia della buona accoglienza che avete fatto al sacrificio. Sono felice di offrirmi non solo io, ma di essere offerta ancora dai miei cari quale ostia d'olocausto da consumarsi, se a Dio piacerà , per la salvezza delle anime. Comprendo madre mia il vostro dolore e vi compatisco, ma pensate che quanto maggiore è il sacrificio tanto maggiore sarà la ricompensa che riceverete lassù. Credete forse che io resti impassibile al vostro dolore? Ah, no. Nel leggere la vostra lettera il cuore mi sanguinava e le lagrime sono scese dai miei occhi mentre il vostro dolore diventava il mio. Io non posso comprendere come vi siano delle persone che osano dire che quando ce ne andiamo suore ci dimentichiamo della nostra famiglia. Il nostro amore è bensi diverso da quello di prima, perché soprannaturalizzato, ma con tutto ciò è più forte di prima. Come dimenticare i nostri cari che ci hanno dato la vita, ci hanno allevato con cura e sacrifici, ci hanno amato e ci amano tanto?

Noi abbiamo fatto il sacrificio di abbandonarvi, ma siamo ben ricompensate con la felicità di vivere nella casa del Signore.

Ma se è tanto bello il vivere nei nostri Monasteri, in questa casa del Signore, è pur anche molto bello il morirvi...

Quando penso alle tenerezze e delicatezze che il Signore usa ogni giorno con me in tutti i modi, il mio cuore si intenerisce e una gioia grande m'invade.

Mio Dio, dico allora, se voi mi trattate con tante delicatezze in questa misera terra che cosa sarà mai quando verràa godervi lassù in Paradiso? Madre mia, la mia felicità è grande e sento che non può paragonarsi a nessun bene o gioia di questo mondo.

Son riconoscente verso Maria Mereu e la ringrazio tanto delle sue preghiere mentre anch'io pregherò per lei.

Vi saluto tutti di famiglia e vi abbraccio nel Cuor di Gesù. Salutate per me parenti ed amici e specialmente madrina Michela.

Nuovamente vi abbraccio e son sempre la vostra figlia

Suor Maria Gabriella

 

 

 

4) Lettera alla mamma – 28 marzo 1937

 

Carissima mamma,

 

È risorto il Signore. Alleluia! Alleluia! Ecco il canto che in questo giorno ripetiamo ad ogni momento. Si, rallegriamoci in questo solenne giorno di Pasqua che ci ricorda la risurrezione di Gesù da morte a vita per redimerci dal peccato. Nel breve tempo della quaresima noi abbiamo meditato la passione di nostro Signore, ma ora meditiamo il suo trionfo. Il nostro canto di questo giorno è tutto inspirato a questo grande avvenimento. Mi era venuto in mente di cantare gli alleluia, ma mi sono fermata a mezza strada perché sono centinaia e non mi bastava la testa. Madre mia, e voi tutti di famiglia, io vi invito in questo giorno a fare insieme con me un fermo proponimento di voler risorgere con Gesù, cioè a risorgere dal nostro torpore ad una vita nuova più santa secondo la volontà di Dio.

La volontà di Dio è che noi viviamo puri, nell'adempimento dei nostri doveri, nella perfetta osservanza dei santi comandamenti, voi, ed io in quella anche delle nostre regole. Raccomandiamoci a Gesù che ci aiuti in questa diffficile impresa della nostra santificazione ed Egli certo non ci negherà il suo soccorso.

Mi raccomando alle vostre preghiere perché io, avendo ricevuto dal Signore maggiori grazie, ho il dovere di corrispondere con una più grande santità di vita.

Io da parte mia non manco di pregare per voi essendo questo uno dei miei più grandi doveri e sebbene non possa scrivervi spesso vi raccomando a Gesù nella Comunione che, grazie a Lui, non ho mai perduto ad eccezione dei due Venerdi Santi, e sono sicura che Egli vi parlerà assai meglio di quello che potrei fare io scrivendovi poche righe...

Quando mi scrivete mi darete notizie del vostro avanzamento spirituale. In quanto a voi sono certa che continuerete a fare la Comunione e ascoltare la Messa tutti i giorni, ma di Giovanna, dei bambini e dei nostri uomini non mi scrivete niente e quindi non so.

Mi direte se Don Meloni è ancora a Ollolai. Di Michelangela mi direte se è tornata a Dorgali, se fa la Comunione tutti i giorni e a che cosa pensa.

Vi saluto unitamente a tutti di famiglia e vi auguro buona e Santa Pasqua. Salutate parenti e conoscenti.

Vi abbraccio in Gesù pregandovi di benedirmi.

Vostra figlia

Suor Maria Gabriella

 

 

 

5) Lettera a Madre Maria Pia Gullini – 10 maggio 1938

 

Carissima Reverenda Madre,

 

Ieri ho ricevuto il suo pacco e la sua lettera e la ringrazio di tutto. Ho saputo la sua decisione circa il mio ritorno; so che lei fa tutto per il mio maggior bene; ma non le nascondo che questo èstato per me doloroso. Se mi avessero detto, otto giorni fa, che dovevo restare qui per la cura, io ero cosi rassegnata, che non vi avrei quasi fatto caso; ma ora che il Padre Abate mi ha detto e ripetuto ancora sabato che avrei potuto ritornare al monastero questa settimana e che m'ero sentita invadere da una grande gioia, il colpo è stato terribilmente duro per me, anche perché mi trovo in uno stato di grande debolezza fisica.

La piaga (morale) si è riaperta e sanguina di nuovo come al principio e ha fatto un solco profondo nel mio cuore; ma pazienza! Il Signore aveva anche questa prova da aggiungere alle altre che seguiranno, poiché sono certa che non resterà sola. Se Lui vuole, dopo il primo momento di dolore, tutto si metterà a posto come prima, e la sua volontà si adempirà .

Quando sono partita, Lei, Reverenda Madre, mi aveva detto che, se bisognava rimanere, sarebbe stato al più per qualche settimana; ma ecco passato un mese e chissà quanto tempo dovrò ancora rimanere. Spero almeno che non si abbia l'intenzione di lasciarmi fuori troppo a lungo.

Adesso che mi trovo di nuovo in mezzo al mondo, sento più che mai la grandezza del dono della vocazione, soprattutto per la nostra vita e quanto bisogna approfittarne. Preghi per me: quando si è abituati a vivere lo spirito della Trappa, ci vuole una grande rassegnazione e una grande fede per sopportare una vita affatto contraria e piena di umiliazioni morali; per le anime consacrate è ben doloroso essere in balia di tutti. Il medico è pieno di riguardi per me; ma ciò non toglie nulla alla mia ripugnanza. Io temo sempre di perdere il mio spirito religioso, se resto qui, perciò non lascio la mia camera se non per andare in chiesa. Qualcuna mi dice che sono troppo riservata, che devo svagarmi, essendo fuori del monastero. Io lascio dire e del resto sento che se facessi cosi, il mio spirito invece di essere sollevato, ne sentirebbe più pena. Niente puòdarmi sollievo, eccetto il pensiero di fare la volontà di Dio e l'obbedienza ai Superiori.

Quanto alla religiosa che è con me, è molto buona e andiamo d'accordo, perché anch'essa è portata alla solitudine. Qualche volta le nostre idee non si accordano, ma ci troviamo bene lo stesso... essa è assolutamente contraria alla mia partenza, dicendo che se era volontà dei Superiori, lo dovevo fare; ma che non dovevo desiderare di tornare al monastero senza aver finita la cura, perché là non potrei avere le iniezioni e il vitto speciale come all'ospedale. A tutto questo io ho risposto che sarei molto più felice di vivere chiusa in un pozzo nel monastero, che vivere qui con tutte le cure e le comodità desiderabili...

Andiamo a letto alle nove, ma da otto giorni mi sveglio all'una o alle due; il male alla gola e la tosse mi fanno mancare la respirazione e mi impediscono di dormire. Durante il giorno mi metto a letto, ma non dormo; da due o tre giorni il cibo mi disgusta e ho anche la febbre.

Sempre la sua figlia che non desidera che di tornare tra le sue braccia.

Suor Maria Gabriella

 

 

Annexe 2

 

 

Preghiera scritta per la Professione – 31 ottobre 1937, Festa di Cristo Re

 

Nella semplicità del cuore mio ti offro tutto lietamente, o Signore. Tu ti sei degnato chiamarmi a Te ed io vengo con slancio ai tuoi piedi. Tu nel giorno della tua festa regale vuoi fare di questa misera creatura la regina. Ti ringrazio con tutta l'effusione dell'anima e nel pronunziare i santi voti mi abbandono interamente a Te.

 

Fa, o Gesù, che io mi mantenga sempre fedele alle mie promesse e non abbia mai a riprendermi ciò che ti do in questo giorno. Vieni e regna nell'anima mia come Re d'amore.

 

Ti supplico di benedire il nostro monastero e di fare di esso il giardino di riposo del tuo Cuore. Benedici in modo speciale le superiore e i superiori che hanno maggiori impegni davanti a Te.

 

Benedici la mia famiglia tutta, e in particolare ti raccomando mio fratello e mio cognato, fa una breccia nei loro cuori ed entravi come Re a prenderne possesso. Volgi il tuo benigno sguardo su tutto il nostro Ordine e fanne un vivaio di santi.

 

Ti supplico per la tua Chiesa, per il Sommo Pontefice, e il nostro Vescovo.

 

Raccomando al Tuo Cuore divino tutti i miei parenti, amici e benefattori, la mia parrocchia e l'Associazione della quale ho fatto parte, affinchéti degni di dare a tutti pace, gioia, benedizione. Ti raccomando i benefattori del nostro monastero e la sorella che ha dovuto lasciarci, affinché tu compia il miracolo atteso.

 

Ti prego per le sorelle del mio paese : che tutte possano perseverare nell'amore. Soprattutto ti raccomando la Reverenda Madre, la Madre Maestra e il mio confessore, perché tu li ricompensi di quanto fanno per me e dia loro la luce onde possano condurmi nella via da Te segnatami, e a me una grande docilità dell'obbedire.

 

O Gesù, io mi offro con te in unione al tuo Sacrificio, e sebbene sia indegna e da nulla, spero fermamente che il divin Padre guardi con occhi di compiacenza la mia piccola offerta, perché sono unita a Te e del resto ho dato tutto ciò che era in mio potere.

 

O Gesù, consumami come una piccola ostia di Amore per la tua gloria e per la salvezza delle anime.

 

Padre eterno, mostrate che in questo giorno il vostro Figlio va a nozze e stabilite il suo regno in tutti i cuori, onde tutti lo amino e lo servano conforme alla vostra divina volontà.

 

A me date ciò che mi abbisogna per essere una vera sposa di Gesù. Amen.

Suor Maria Gabriella