« Mes amis seront Jésus et Marie »

 

Saint Dominique Savio

(1842-1857)

 

 

 

 

 

 

Lorsque je regarde la télévision, ou que j’écoute la radio, je suis toujours très étonné, voire même choqué, par ce qui est dit sur les jeunes ! Peut-être suis-je dans l’erreur, mais il me semble que les différents Média nous présentent, de façon tout à fait démagogique, la jeunesse… pour nous montrer que c’est la seule manière qu’elle a pour se faire entendre. Faut-il consommer ou vendre de la  drogue, faire des manifestations contre tout, ou encore brûler des voitures ou des poubelles, parler la « langue des quartiers »… pour être reconnu ? Assurément non !!! Ces groupes ne reflètent pas l’image de l’immense majorité des jeunes de notre temps et de notre pays ! Il y a des tas de jeunes qui veulent travailler en classe, qui ne font pas de bruit, qui ne sont pas violents… Cet article veut justement nous dire que la jeunesse n’est pas perdue…

 

 

Il s’agissait de Dominique (Domenico) Savio. Pour ma part, lorsque j’étais collégien, la vie de ce « petit saint piémontais » m’avait profondément marqué aussi. Je vous invite donc à faire plus ample connaissance avec Domenico, mort dans la fleur de l’âge…

 

En lui donnant ce titre de Saint, le 12 juin 1954, le Pape Pie XII reconnaissait qu’un jeune pouvait être proclamé saint par l’Église, sans avoir connu ni le martyre, ni la souffrance de la persécution, mais en ayant vécu la vie simple d’un jeune élève, porté par le désir de réussir sa vie !

 

 

 

 

Petite enfance de Domenico

 

Domenico est né le 2 avril 1842 à Riva di Chieri dans la Région du Piémont. C'était le deuxième enfant d'une famille qui devait en compter dix. Sa famille était pauvre, ce qui obligeait son père à exercer à tour de rôle les métiers de forgeron ou de paysan suivant les nécessités et à changer plusieurs fois de lieu d'habitation. Deux ans après la naissance de Domenico, ses parents retournèrent dans leur pays d'origine, le hameau de Murialdo, village natal de Don Bosco.

 

Dès l'âge de cinq ans, Domenico se mit à suivre la messe quotidiennement et lorsque, parfois l'église n'était pas encore ouverte, il s'agenouillait à la porte et priait, quel que soit le temps. Son curé racontait :

« Encore très jeune et de petite taille, il ne pouvait transporter le missel ; c'était curieux de le voir s'approcher de l'autel, se hausser sur la pointe des pieds, tendre les bras tant qu'il pouvait, faire tout son possible pour atteindre le porte-missel. Si le prêtre ou quelqu'un d'autre voulait lui faire un plaisir immense, il devait, non pas transporter le missel, mais le lui rapprocher suffisamment, et alors, tout joyeux, il le portait de l'autre côté de l'autel. »

Il n'était pas étourdi et dissipé comme certains garçons de son âge. Très pieux, on n'avait pas besoin de lui rappeler ses prières. C'est plutôt lui qui les rappelait à ses parents quand, pressés par la tâche, ils les oubliaient !

 

 

 

La Première Communion de Domenico

 

Bien qu'à l'époque on ne faisait la première communion qu'à 11 ou 12 ans, Domenico était si avancé qu'on lui permit de la faire à 7 ans. Il s'y prépara avec joie, et demanda pardon à ses parents pour les peines qu'il leur avait causées. En fait il ne leur procurait que des joies. Conscient de ce à quoi il s'engageait, il écrivit ceci :

« Résolutions prises par moi, Domenico Savio, en 1849, quand j'ai fait ma première communion à 7 ans :

1) Je me confesserai très souvent et je communierai toutes les fois que mon confesseur me le permettra.

2) Je veux sanctifier les jours de fête.

3) Mes amis seront Jésus et Marie.

4) La mort mais pas de péchés. »

Ces résolutions, souvent répétées, orienteront toute sa vie.

 

Domenico travaillait très bien et il aurait aimé continuer son instruction mais sa famille était, comme on l’a déjà dit, pauvre et la seule école valable, celle de Castelnuovo, était éloignée. Sa ténacité vainquit  tous les obstacles : il fera quatre fois par jour le chemin qui le mène à cette école, soit en tout 17 ou 18 Km, sans se plaindre de la fatigue et des intempéries, ou craindre la marche en solitaire. Il se savait protégé par son Ange gardien, et Dieu, disait-il, est « un patron qui paie bien ». Ces marches quotidiennes ne durèrent que quelques mois, car en octobre 1852, ses parents vinrent s'établir à Mondonio où se trouvait une bonne école. Domenico était un élève excellent à la conduite irréprochable. Mais un jour une grosse bêtise fut commise – on avait bourré le poêle de la classe avec de la neige et des cailloux – et dans la peur d'être renvoyés, les coupables, prenant les devants, avaient accuser Domenico. Celui-ci accepta les reproches du professeur sans rien dire. Il expliquera plus tard :

« L'autre, déjà coupable de plusieurs sottises, aurait peut-être été chassé de l'école. Pour moi j'espérais être pardonné puisque c'était la première faute dont j'étais accusé à l'école et puis je pensais à notre Dieu Sauveur qui fut injustement calomnié. »

Domenico fuyait les occasions de péché, refusant, par exemple, d'aller à la baignade, parce que c'était défendu, que plusieurs s'y étaient noyés et que, surtout, beaucoup s'y étaient laissés entraîner au péché.

 

 

 

La rencontre avec Don Bosco

 

Un jour, Don Bosco (1815-1888) passant dans la région en octobre 1854 avec un certain nombre de ses garçons, on lui parla de Domenico avec éloges et ce dernier vint le voir, accompagné de son père. Après un bref examen, don Bosco accepta son admission sans délai au vu de ses qualités tant intellectuelles que spirituelles. Il était « stupéfait de découvrir l'œuvre que la grâce divine avait déjà accomplie en un garçon si jeune. » Domenico se rendit donc à Turin avec son père, à la maison de l'Oratoire. L’enfant adopta avec enthousiasme le programme de son maître : sainteté et salut des âmes, le tout vécu dans un climat de joie à l’école de Saint François de Sales. Se faisant tout à tous, au milieu des autres enfants, spécialement attentif aux plus faibles, il était très bon camarade, mais avec discernement.

 

 

 

 

 

Marie dans la vie de Domenico

 

Deux événements mariaux marquèrent son parcours à l’Oratoire : la fête de l’Immaculée Conception, le 8 décembre 1854, jour de la proclamation du dogme par Pie IX, et neuf mois avant sa mort, la fondation avec quelques amis de la « Compagnie de l’Immaculée Conception ». Le soir de ce grand jour, Domenico se consacra à la Sainte Vierge et renouvela les promesses faites à sa première Communion, puis répéta à plusieurs reprises : « Marie je vous donne mon cœur ; faites qu'il soit toujours vôtre. Jésus et Marie, soyez toujours mes amis, mais de grâce, faites-moi mourir plutôt que d'avoir le malheur de commettre un seul péché. »

 

 

 

 

Le zèle apostolique de Domenico

 

Domenico était tellement dévoré de zèle que cela eut des conséquences sur sa santé. Don Bosco le fit examiner par plusieurs médecins. « Tous admirent sa jovialité, sa présence d'esprit et le bon sens de ses réponses. » L'un de ces médecins, le docteur François Vallavri, disait plein d'admiration : « Quelle perle, cet enfant ! » Mais d'où venait le mal qui l'affaiblissait petit à petit ? « Sa complexion chétive, son intelligence précoce, sa tension d'esprit continuelle sont comme des limes qui lui rongent insensiblement les forces vitales. » Domenico dut donc quitter l'Oratoire et rentrer dans sa famille, sachant, au fond de lui, qu'il ne reviendrait plus. Le médecin de son pays crut bien faire en le soumettant à un remède très prisé à l'époque : la saignée. Domenico en subit dix en quatre jours, avec un courage au-dessus de son âge.

Le médecin fut très satisfait du résultat ; apparemment en effet le garçon allait mieux, mais il ne se faisait pas d'illusion et demanda le Viatique. Peu après, alors que le médecin et son entourage le croyaient hors de danger, il demanda le Sacrement des malades et on lui donna en même temps la « bénédiction papale ». Il en éprouva une grande joie. « Deo gratias et semper Deo gratias! » dit-il. C'était le 9 mars, le dernier jour d’une vie toute donnée au Christ. Le soir, son curé vint le voir. Il se réveilla et d'une voix claire et joyeuse, dit en présence de ses parents: « Adieu, mon cher papa, adieu ! Monsieur le Curé voulait encore me dire autre chose, et je n'arrive plus à me le rappeler....Oh! que c'est beau ce que je vois... » A ces mots et toujours en souriant, le visage lumineux, il mourut les mains jointes et croisées sur la poitrine…

 

 

Domenico, dans  sa vie courte mais ô combien riche, me fait irrémédiablement penser à saint Tarcisius, jeune martyr du III° siècle, tué à coup de pierre et de bâton par une bande de garçons païens alors qu’il portait sous sa tunique, serrée sur son cœur, la sainte Eucharistie. Tarcisius est devenu « patron des enfants de chœur ».

 

 

 

Domenico, un modèle pour les jeunes d’aujourd’hui

 

Domenico pourrait être un modèle pour nos jeunes d’aujourd’hui (mais aussi pour nous, adultes !) : soif d’absolu, sans compromission et, surtout, rempli d’une ineffable douceur ! Car la dureté, la violence et la colère n’ont jamais réussi à régler les problèmes ! Le Christ n’a-t-il pas dit en saint Matthieu : « Chargez-vous de mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes. » (Mt 11,29)

 

 

 

 

 

Prière des jeunes à saint Dominique Savio :

 

Saint Dominique Savio, moi aussi, je suis jeune et, comme toi, je cherche à mieux aimer Jésus. Tu as été formidable dans l’amitié avec tes camarades, dans la confiance à tes parents et à tes éducateurs. Donne-moi de rencontrer sur ma route autant de sympathie et de compréhension. Tu cherchais à donner le bon exemple, en te faisant aimer et respecter. Tu étais toujours entouré de camarades qui partageaient ta joie. Je te confie mes amis et ceux qui me sont proches, ils sont des porte-bonheur pour mes journées. Amen.

 

 

 

Fr. B