« Un visage de lumière »
Saint Gabriel de l’Addolorata
(1838-1862)
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Tout a commencé par une visite à l’église « San Gregorio Magno », « Saint-Grégoire-le-Grand » du Monastère des Camaldules de Rome, sur le « Monte Celio », « Mont Cælius », l’une des sept collines de la Ville Eternelle.
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Eglise Saint-Grégoire-le-Grand, Rome (façade et portique)
fr.academic.ru/dic.nsf/frwiki/1771434
Sous le portique, un homme m’a abordé et m’a donné une petite image pieuse représentant saint Gabriel de l’Addolorata. C’était le 27 février 2004, jour de sa Fête… En novembre dernier, cherchant quelque chose sur un livre liturgique en italien, je suis retombé sur l’image de ce jeune Saint mort à 24 ans – Clin d’œil du Ciel ? – Vie courte et riche à la fois, destin fulgurant ! Quelques semaines plus tard, en cherchant des renseignements sur ce Saint, j’ai appris que sur cette même colline du Celio avait vécu le Fondateur de la Congrégation dans laquelle était rentré Gabriel de l’Addolorata : l’église « Santi Giovanni e Paolo al Celio ».
Le pape Benoît XV canonisa Gabriel de l’Addolorata en 1920. Pie XI étendit sa fête à toute l'Église universelle en 1932. Il fait partie des saints protecteurs de la jeunesse. Il fut surnommé par Léon XIII le « Saint Louis de Gonzague des temps modernes ». Il est le co-patron de l'Action catholique et de la Région des Abruzzes. Son sanctuaire à Isola del Gran Sasso est visité chaque année par un à deux millions de pèlerins.
www.iocomunico.org/
www.passionisti.org/.../scudo-passionisti.htm
Enfance
Gabriel de l’Addolorata, de son vrai nom François Possenti, naquit à Assise, Ombrie, le 1er mars 1838 dans une famille aristocratique. Il en était le onzième enfant sur treize. Très tôt, il eut la douleur de perdre sa mère à qui il gardera néanmoins un culte particulier. Son père était gouverneur des États pontificaux. Lorsque ce dernier fut nommé assesseur à Spolète, au sud d’Assise, le jeune François y fit ses études chez les Frères des Écoles chrétiennes puis au collège des Jésuites.
Très doué à tous les points de vue et d'un caractère très heureux, il mettait naturellement les gens à l'aise ; on aimait sa compagnie. Il était d’une nature généreuse, mais se mettait facilement en colère ; cependant il revenait très vite et demandait pardon.
Entré au collège des Jésuites, il se fit bientôt remarquer par son intelligence et son bon cœur. Il eut bientôt des amis à qui il restera fidèle. Dès lors, il s'habitua à l'élégance, aux beaux habits. Il était coquet, comme on peut l'être à 16 ans ! Comme les jeunes de son époque, il lisait des romans, allait au théâtre et même au bal. Ses camarades l’avaient surnommé « le danseur ». A 17 ans, il s’était même choisi une fiancée.
Cependant, François sentait bien dans son cœur que le monde n'était pas pour lui et que Dieu l'appelait à son service.
Ne sentons-nous pas, nous aussi quelques fois, que notre vie n’est pas ce qu’elle « devrait être » ? Qu’il manque à notre existence ce « je ne sais quoi » qui pourrait tout bouleverser ? Demandons au Seigneur de nous éclairer.
Une première fois, atteint d'une grave maladie, François fit la promesse d'entrer en religion s'il recouvrait la santé. Dieu exauça son vœu, mais à peine guéri, François oublia sa promesse…
Une seconde fois, au cours d'une maladie, François renouvela sa promesse de se consacrer à Dieu, mais retourna à nouveau à ses distractions…
Enfin, une troisième fois, Dieu lui manifesta sa volonté en deux occasions. Il fit d'abord une chute lors d'une partie de chasse, le fusil partit mais il en fut quitte pour une grosse frayeur et une égratignure en plein front. Il avait vu la mort de près ! Quelques temps plus tard, c'est au tour de sa sœur aînée de mourir subitement du choléra. François en fut profondément touché mais ne décida pas pour autant à tenir sa parole.
A Spolète, le 22 août 1854, jour octave de l'Assomption, il y eut une procession de la Sainte Vierge. François, au moment précis où la très antique image de la Madone passa près de lui, entendit distinctement ces paroles : « François, le monde n'est plus pour toi, il faut entrer en religion. » C'en était fait, François décida de se consacrer au Seigneur : il serait Passioniste.
Les
Passionistes
La Congrégation de la Passion de Jésus-Christ ou Congrégation des Passionistes fut fondée en 1720 par saint Paul de la Croix (1694-1775) pour « promouvoir le souvenir reconnaissant et le culte de la passion de Jésus dans le cœur des fidèles en méditant avec eux ce mystère et en leur enseignant à le méditer ». Saint Paul de la Croix est fêté le 19 octobre.
Paul François Danei naquit le 3 janvier 1694 à Ovada. Il était le fils de Luchino, commerçant, et d’Anna Maria Massari. Durant son enfance et son adolescence, Paul fit des études scolaires et religieuses d’un niveau assez rare à son époque dans son milieu. Pendant l’été 1713 eut lieu la « conversion » de Paul. Il reçut une grande illumination et décida de se vouer totalement à Dieu.
La spiritualité passioniste n'a d'autres objectifs que de rendre gloire à Dieu pour son œuvre d'amour dans le cœur des hommes, d'aimer Jésus Christ à travers sa Passion, c'est à dire l'amour fou qui l'a conduit jusqu'à la mort sur la croix pour chacun de nous, de faire connaître cet amour divin, extrême et indéfectible, à l'humanité, et d'appeler les âmes à répondre à cet amour de Dieu. La règle, exigeante, approuvée en 1741, et basée sur le renoncement total ajoute aux trois vœux habituels (pauvreté, chasteté et obéissance), un quatrième, celui de propager le culte de la Passion de Jésus. Saint Paul de la Croix se retira dans un ermitage en Toscane et fonda cette Congrégation après avoir eu la vision du Christ revêtu d'une tunique noire ornée d'un cœur et portant l’inscription « Passion du Christ » ou « Passion de Jésus-Christ », ceci afin de propager la dévotion à la Passion du Christ par la prédication itinérante et les retraites spirituelles. En 1771, Paul de la Croix fonda le premier monastère de Moniales Passionistes.
Saint Paul de la Croix
Emblème des Passionistes
François
Passioniste
Le 9 septembre 1856, François entra au Noviciat des Passionistes. Il prit le nom de Frère Gabriel de l’Addolorata (Notre-Dame des Douleurs). Le 27 septembre 1857, il prononça ses vœux. Il se donna corps et âme à sa vie religieuse. Il fut toujours un charmant confrère empressé à rendre service. Son amour de l'oraison, l'observation des règles et son ardent amour pour Jésus et pour la Mère des Douleurs le menèrent en six ans à une grande perfection. Il fit ses études de philosophie en 1858 à Pieve Torina (Macerata). En 1859 il poursuivit par ses études de théologie à Isola del Gran Sasso. En 1861 il reçut les ordres mineurs à la cathédrale de Penne (Pescara). Mais atteint de tuberculose, il dut s'aliter. Il mourut le 27 février 1862 alors qu'il se préparait à recevoir les ordres, demandant à la Vierge de la rejoindre vite.
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Dévotion
mariale
Dès son enfance, François professa une dévotion ardente envers la Sainte Vierge, dévotion qui lui avait été inspirée par les soins attentifs de sa mère. Pendant le temps de sa scolarité, cette dévotion s'intensifia sous l'influence de ses maîtres religieux, les Frères des Écoles Chrétiennes et les Pères Jésuites.
Aussi Marie avait-elle pour lui des attentions toutes particulières. Et on ne s'étonnera pas qu'elle soit intervenue elle-même dans l'appel du jeune homme à la vie religieuse ! La tendresse que saint Gabriel avait pour la Sainte Vierge était très forte. Son cœur était comme un brasier brûlant d'amour pour sa tendre Mère. Dès son noviciat, il s'appliqua constamment à une union intime avec sa Mère du Ciel dans ses pensées, ses affections, ses paroles, ses actions. Il en était venu à ne plus perdre le souvenir de Marie, souvenir qui ne le quittait pas même pendant le sommeil, car ses rêves les plus fréquents avaient la Mère de Dieu pour objet. La Sainte Vierge était le sujet le plus ordinaire de ses conversations. Il avait toujours quelque chose de nouveau à dire de « « sa tendre Mère », et il faisait l'édification de tous ceux qui l'écoutaient. Ses lettres n'étaient qu'une longue louange de sa bonne Mère, qu'il désirait tant voir aimée et honorée des siens. En esprit de pénitence et comme moyen d'écarter de lui tout ce qui aurait pu le détourner du souvenir constant de la divine Vierge, Frère Gabriel pratiquait strictement la modestie des yeux. Après cinq ans de cette pratique, il en était arrivé à ne plus avoir de distractions pendant ses prières.
Même son agonie fut comme une douce extase. Quelques instants avant de rendre le dernier soupir, il demanda l'image de Notre-Dame des Douleurs. L'ayant reçue, il l’embrassa, puis la plaça sur son cœur, où il la pressa fortement de ses deux mains jointes. Soudain, un sourire épanouit son visage, et c'est dans cette attitude qu'il rendit son âme.
sangabriele.wordpress.com/preghiere/rosario/
Imitons saint Gabriel de l’Addolorata dans sa douceur, sa bonté, sa charité, sa modestie. Comme lui, comme saint Paul de la Croix et les Passionistes, embrassons avec ferveur la Croix du Seigneur « car Dieu a exposé le Christ sur la croix afin que, par l'offrande de son sang, il soit le pardon pour ceux qui croient en lui. Ainsi Dieu voulait manifester sa justice : lui qui, au temps de sa patience, effaçait déjà les péchés d'autrefois, il voulait manifester, au temps présent, ce qu'est sa justice qui sauve. Telle est sa manière d'être juste et de rendre juste celui qui met sa foi en Jésus. » (Rm 3,25-26) Comme lui, apprenons – ou réapprenons – à aimer tendrement la sainte Mère de Jésus, elle nous conduit toujours au Christ, qui lui nous mène au Père !
Frère Bruno